Aventure Caraïbes ? C’est quoi ?
Episode 1, Episode 2, Episode 3, Episode 4,
Episode 5, Episode 6, Episode 7, Episode 8,
Episode 9, Episode 10, Episode 11, Episode 12,
Episode 13, Episode 14, Episode 15, Episode 16,
Episode 17, (c’est fini)
Une migraine atroce irradiant la boîte crânienne. Une pupille se rétractant devant le nouvel afflux de lumière. Une sensation de douleur dans les côtes et les genoux.
Passe-partout leva la tête. Il reconnut immédiatement la salle de pause, avec son éternel poster miteux d’un cerf en pleine forêt. Il fit un mouvement. Douloureux. Il était vautré dans l’amoncellement de chaises qu’il avait laissé en partant, depuis maintenant une semaine. Une masse rougeoyante passa devant lui, puis alla se figer au-dessus de l’armoire de la femme de ménage. Coco. Il était radieux et fringuant.
— Mais qu’est-ce que…
Le nain réussit enfin à s’extirper. Lara était à côté de lui, encore hagarde. Le Général et Martine était plus loin, debout, en train de fouiller nerveusement dans un énorme carton.
— Tu as vu Chuck Norris ? murmura-t-il à son amie.
Elle acquiesça.
— Il m’a donné notre récompense.
Passe-partout grimaça en observant les quelques paquets de biscuits chocapic qu’elle tenait. Puis, il s’approcha doucement des deux nazis. Un bandeau orange lumineux orné d’un « Hey ! Goûte en avant première les nouvelles barres de céréales énergétiques Chocapic ! » occupait toute la surface du carton. Étonné, il risqua un coup d’œil à l’intérieur. Des centaines de petits emballages, dans lesquels les mains frénétiques du général et de Martine s’agitaient.
— Et la richesse éternelle ? demanda-t-il, étonné. L’artefact qui vous permettra de conquérir le monde ?
Le Général posa ses pupilles glacées sur lui.
— Ya ! C’est ça ! C’est dout ce que nous avons obdenu ! A gause de cette stupibe Mardine !
— Gé… Général, se défendit l’intéressée. Je… Je crois quand même qu’avec toutes ces barres énergétiques, nos troupes seront en meilleure forme et que… C’est un grand pas en avant pour notre cause… Le Führer serait satisfait de…
— Daisez-vous femelle !
La porte s’ouvrit brusquement. Le directeur Pinou surgit comme un diable de sa boîte, l’air plus furieux que jamais.
— Martine ! Pisse-partout ! Qu’est-ce que vois foutez là ? Vous êtes encore en train de glander ! Vous croyez que je vous paye à ne rien branler ? Il y a la queue pour la promo sur la paëlla ! Alors au boulot où vous pointerez au chômage dès demain ! Putain ! Mais vous avez fait quoi, vous vous êtes roulés dans la mare aux cochons ? Vous êtes crades ! Pas question de vous montrez devant les clients. Allez vous changer immédiatement ! Et vous paierez vos nouveaux uniformes ! Ces qui, les deux blaireaux ? C’est carnaval ? La moche, tu t’es déguisée en reine de la jungle ? Et le vieux croûton et son costume allemand. Vous dégagez tous où j’appelle les flics !
— Mais, mais M. Pinou… Vous êtes vivants ?
— Quoi ?
— Vous vous souvenez ? La gorge tranchée ? Les nazis ?
— Tu as fumé, c’est ça ? Tu es un drogué ? Tu ne supportes plus ta difformité monstrueuse de nain et tu sniffes des rails de coke ?
Il claqua dans ses mains.
— On se bouge, bande de blaireaux ! On n’a pas la nuit.
Pinou disparut aussitôt, interpellant une employée qui se rendait à la pointeuse.
— Ya, je ne comdais pas rester plus longtemps ici de doude manière !
Adolfo Ein Inmer Schaaft se releva et se dirigea vers la porte.
— Général, appela Martine, implorante. Vous oubliez vos barres de céréales.
Il cracha une série de jurons en allemand qui résonnèrent jusqu’à ce qu’il se trouve dans les escaliers. Martine se leva, épousseta ses cuissardes et lança un regard désolé.
— Bon, ben je crois que je vais aller préparer mes piémontaises au jambon. Sans rancune, Pisse-partout ?
— Tu es un agent secret infiltré ! Tu es nazie ! Tu as voulu provoquer la fin du monde et rétablir l’empire du mal ! Tu as
cherché à me tuer plusieurs fois ! Moi et mes amis ! Et tu es fan de Francis lalanne ! Et tu m’appelles Pisse-partout ! Tu voudrais que j’oublie tout ?
Martine leva les yeux au ciel.
— Choucroute à volonté pendant trois mois…
— Ok, c’est bon.
Elle souffla de soulagement, et disparut à son tour derrière la porte.
— Coco !
Le perroquet se posa sur l’épaule de Passe-partout et caressa sa joue avec son bec. Le nain passa ses doigts dans ses plumes soyeuses. C’était agréable.
— Tout est revenu comme avant… déclara Lara. Personne ne se souvient de rien. À part nous.
Elle retira avec dégoût de ses cheveux le cadavre d’une araignée.
— Il y a quand même quelque-chose qui me chiffonne… Tous les objets du paradoxe apportaient une aide inestimable aux nazis. Pourquoi, cette fois-ci, ce serait différent ?
Passe-partout fit une moue.
— Il y a parfois des mystères qui ne trouvent aucune explication.
— C’est commode scénaristiquement…
— Oui, ben j’ai rien d’autre en stock.
— Bon, je vais y aller aussi. Au final, on a passé un bon moment. Si jamais tu veux me rappeler, n’hésite pas. On pourrait boire un café ensemble, et plus si affinités.
Elle nota son numéro sur un papier qu’elle lui tendit, puis lui déposa un baiser furtif sur la bouche.
— À bientôt, j’espère.
La nain-nimateur de supermarché admira la silhouette filer dans le couloir. Le paquet de Chocapic traînait au sol, ainsi que le carton de barres énergétiques. Il alla les ranger dans son casier au vestiaire. Puis il enfila un uniforme de rechange. L’horloge indiquait 14h35, il s’était à peine écoulé un quart d’heure dans la réalité. Une semaine dans le jeu.
Il referma son casier, revint sur ses pas et dévora une barre de céréales. La faim le tenaillait, et ce n’était pas mauvais. Il fixa un instant la feuille de papier où numéro de Lara était inscrit. Il grimaça, la déchira et la balança à la poubelle.
Il n’allait quand même pas sortir avec un tel thon…
FIN
Aventure Caraïbes
— Promotion spéciale sur les pieds de porc ! Attention, vous n’avez que dix minu…
— Hé ! Le nain ! Tu peux m’aider à pousser la palette de lessives ?
Passe-partout soupira, descendit de son promontoire en prenant bien garde à verrouiller la chaîne de Coco et se plaça à côté de l’employé.
— T’es pas bien costaud mais ça devrait aller.
Le nain apposa ses mains sur l’immense plateau débordant de cartons de produits ménagers et lui insuffla une légère poussée. La palette fut propulsée sur une centaine de mètres et pulvérisa trois rayons avant de se fracasser contre le mur du fond.
Une poussière épaisse envahit l’atmosphère, des clients hébétés toussaient et se regroupaient autour des stigmates du carnage. Passe-partout, planté là, fixait ses mains.
Les barres énergétiques…
Et voilà ! La saga de l’été s’achève ici ! Merci à tous d’avoir suivi ce récit et à l’été prochain pour de nouvelles aventures.
On reprend très bientôt les publications plus habituelles du blog 😉
Ahah, cette fin ridicule, mais tellement bien trouvée est aussi épique que cette saga 😉
Merci a toi 😀
(J’avais jamais entendu la chanson, ca fait saigner les oreilles T_T)
Merci 🙂 ça ferait un chouette slogan « Aventure caraïbes : la saga de l’été la plus nulle » !
Et j’espère que tu as admiré la prouesse scénaristique en laissant le champ ouvert à une suite. L’été prochain, vous aurez donc droit à Aventure Caraïbes 2 : le retour. Encore plus nul, encore plus
loin dans la bêtise et dans l’horreur 😉
Youhou o/
Vivement l’été prochain alors, pour une saga encore plus nulle et encore plus dans le n’importe quoi que la précédente 😀 (ca va être dur, y’a du niveau 😛 )
* air très sérieux *
Crois-moi Emmanuel, je peux aller beaucoup beaucoup plus loin…
😉
J’hésite entre « tu me fais peur » et « J’ai hate de voir ca » 😀
Hin Hin Hin (petit rire démoniaque) 😉
*Range René la taupe dans son placard*
On les trouve où ces barres énergétiques, ça m’intéresse?
Oh, c’est très simple ! Ecoute, il suffit juste de se rendre au…. * friture sur la ligne* et là, tu demandes au… * friture sur la ligne * Je passe sous un tunnel… Je… Je…